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Installation au Centre International d’Art et du Paysage de Vassivière

Contexte

Travail en partenariat avec Tiphaine Calmettes artiste, pour l’aménagement de la grande salle du Centre International d’Art et du Paysage sur l’Île de Vassivière dans le cadre de son exposition « par le chant grondant des vibrations autour ».

Des podiums, aux formes très géométriques à base d’arcs de cercle et de lignes droites ont été réalisés en bauge.

Par le chant grondant des vibrations autour de Tiphaine Calmettes est une proposition d’habitation du Centre d’art à partir des énergies qui le traversent, de celles émanant de son architecture mais aussi des éléments qui font cette île, notamment le lac et les plantes. D’une salle à l’autre chaque personne est invitée à entrer en relation avec les objets présents. Mobilier praticable, outils en fonctionnement, matières évolutives ou éléments comestibles sont autant de dialogues entre le lieu et celui ou celle qui le parcourt. Issues de collaborations avec différents savoir-faire et artisans, les formes sont ainsi chargées de partage, transmission et moments de vie, qui irriguent la pratique de l’artiste. Leur conception et mode opératoire répondent à des lois surnaturelles à partir desquelles seul le sensible peut nous guider.

Dates

02/12/2020 au 08/12/2020 soit 1 semaine

Lieu

Centre International d’Art et du Paysage, Beaumont-du-Lac (Haute Vienne)

Chantier

Terre et convenance

La terre, argilo-graveleuse et de couleur très claire, provenait d’un chantier proche.

Trois options ont été envisagée :

Terre comprimée :
– complexité du coffrage,
– difficulté à régler proprement les grandes surfaces horizontales,
– résistance à l’abrasion plus faible qu’avec une technique plus mouillée
– terre dans tous les cas trop mouillée en cette période très neigeuse !

Torchis:
– techniquement très faisable : bonne cohésion et juste quelques cailloux à enlever
– complexité de travail de la structure bois et du lattis.
Rien d’infaisable donc mais nous avons préféré privilégier un travail de la matière

Bauge :
– terre adaptée à un usage plastique et technique adaptée aux formes voulues.

La terre a été mélangée à de l’eau chaude et malaxée au pied pour obtenir une pâte mole. Elle a ensuite été amendée en paille de blé pour éviter les fissurations et retrouver une consistance assez ferme permettant de faire toutes les ‘élévations’ en 5 jours.

Bauge

Mise en œuvre sous forme de boules qui étaient retravaillées en place afin que les fibres assurent la liaison entre touts les éléments. L’objectif était de retrouver quelque-chose de monolithique, sans trace des éléments ayant servi à la réalisation.

Après un temps de séchage, la bauge était recoupée à la truelle et la surface resserrée pour obtenir un fini très lisse et monolithique.

Formation

Plus qu’une formation, il s’est agit d’une rencontre entre le monde de l’art et celui de la construction avec un mixage de participants de ces 2 univers

Nous avons complété avec des présentations du soir sur :

  • la terre comme matériau de construction,
  • les travaux et réflexions artistique de Tiphaine.

Expérimentations

La réalisation de forme très ‘rigides’ avec de grandes surfaces horizontales lisses avec de la bauge était une première.
Rien de très exceptionnel techniquement mais une finalité différente et un usage finalement très adapté de la matière.

Le point le plus marquant a été le changement d’ambiance que cela a généré sur cette pièce très grande (200 m²) et très haute de plafond.
Le retour que nous ont fait les visiteurs (essentiellement des commissaires d’exposition en cette période de confinement) était une surprise sur le coté chaleureux qu’avait pris cette pièce, ordinairement assez froide et impressionnante.

Humainement

10 personnes sont venues participer à ce chanter (Adèle, Alice, Brenda, Diane, Léon, Lise, Mathilde, Oscar, Simon, Viktor), certains pour 2 jours, d’autres pour 5, voir beaucoup plus pour Lise qui est restée une semaine de plus pour finir. Nous étions logés dans un gîte au bord du Lac.
Tiphaine, et Alexiane qui l’accompagnait, logeaient au ‘château’, sur l’île mais partageaient nos soirées.
Et en journée nous étions rejoint par le personnel du centre (Marine, Guillaume, Carine) qui venait faire avec nous.

Nous avons tous expérimenté la douce sensation de la terre gelée (le tas de terre était recouvert de neige) sous la plante des pieds nus.
L’eau bouillante, le plancher chauffant, les chaussons de planche à voile, la force mentale ; tout a été tenté avec un succés relativement limité quand même. Il n’aurait pas fallu que cela dure beaucoup plus longtemps… !

Marine Froeliger a enregistré les bruits du chantier et réalisé une bande son.